Crèche St Vincent - Achrafieh
Crèche St Vincent, Achrafieh, place Sassine
BP 166407, Beyrouth
Téléphone:+961-1-320407
La Miséricorde de Beyrouth à peine fondée Sœur Gélas se trouve affrontée à un mal qui affecte les plus pauvres d’entre les pauvres, à qui manque non seulement le soutien matériel mais aussi le soutien affectif et spirituel d’un foyer normalement constitué. La résidence des sœurs étant en construction, Sœur Gélas va avec ses compagnes visiter le chantier. Elles y trouvent, dormant sur une poutre au-dessus d’une fondation profonde, une petite fille qui avait à peine quelques heures d’existence. Les sœurs émues par cette découverte ne pouvaient lui refuser un asile que Dieu semblait lui destiner. Elles la confièrent à une nourrice : l’œuvre était commencée. Beaucoup de ces enfants mouraient dès la première enfance. Une sœur était chargée de la surveillance : santé, hygiène, alimentation, mais elle ne pouvait suivre efficacement chaque enfant. A partir de 1871, Sœur Gélas fit rassembler les filles âgées de 3 ans dans la Maison de Zouk, fondée à cet effet. Il en sera de même plus tard pour les garçons à Broumana. Cette démarche continua jusqu’à 1928.
Au début du mandat français en 1920 le Haut Commissariat français avait créé un secrétariat pour les œuvres françaises ; le Général Emily en était responsable. Le 12 octobre 1920, Sœur Gélas présente au conseil provincial une demande du Général : « Demande a été faite à la Supérieure Générale pour un projet de crèche ; il y faut deux sœurs pour la surveillance et une pour la goutte de lait. A l’âge de 3 ans, les enfants seraient rendus aux sœurs pour Zouk ou Broumana. Les tractations durèrent près de 3 ans. Cette crèche ne vit jamais le jour mais une subvention forfaitaire était prévue pour le fonctionnement de l’œuvre naissante. Par contre l’idée d’une crèche fait son chemin et attend son aboutissement. Une maison qui jouxte l’hôpital du Sacré-Cœur est à vendre. Monsieur Heudre, Directeur provincial et Sœur Meglin Visitatrice, présentent un projet d’achat pour une crèche qui serait l’annexe de l’hôpital dont la sœur Servante est Sœur Buisson. Mais cette maison se révèle bientôt insuffisante. En 1935, Sœur PETIT –Visitatrice- demande au secrétariat des œuvres françaises les locaux de la maternité française qui vient d’être transférée rue de Damas : 3 ans d’attente…et de démarche… et en mars 1939 la crèche pourra s’y installer et deviendra annexe de la maison provinciale. La maison devint autonome en 1943 pour une courte durée. Elle redeviendra annexe de la maison Provinciale en 1949 et sera transférée à Achrafieh en 1955. Elle deviendra autonome en 1960.
En 1938, un comité issu des Dames de la Charité s’était constitué afin d’aider au financement des besoins toujours grandissants. Parallèlement, depuis la création de l’office du développement social en 1960, la crèche reçut une subvention d’entretien. Dans un premier temps, les sœurs travaillèrent aussi avec acharnement afin d’obtenir pour ces enfants un statut qui leur serait fort utile dans la vie. Il en fallut des démarches afin que dans les services du statut personnel, les enfants ne soient plus catalogués : « nés de pères inconnu ». La communauté fut autorisée par décret à inscrire ces enfants sous des noms d’emprunt. Mais cela ne suffisait pas : il fallait pour ces enfants parer à la carence d’affection. Rien ne pouvait remplacer l’affection de parents. Dans un deuxième temps, l’évolution sociale et la légalisation de l’adoption permirent de résoudre ce problème et les petits Libanais devinrent Français, Suisses, Belges ou Américains. Une minorité fut adoptée dans les pays arabes.
Actuellement… les enfants viennent, de plus en plus rarement, par la police du quartier. Pour cela, les locaux de la crèche ont été transformés en grande partie pour une garderie. Par contre, depuis une vingtaine d’années les enfants adoptés devenus adultes éprouvent le besoin de revenir à leur source. Jeunes gens ou jeunes filles... mariés, ayant de grands enfants, voire des petits enfants…Ils reviennent à la Crèche. Ils en repartent apaisés, rassérénés et continuent à garder le contact avec la crèche qui est devenue leur point de référence.
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