St Charles - Achrafieh

Maison St Charles, BP 165630
Achrafieh, Beyrouth
1100 – 2060
Téléphone:+961-1-201812
Fax:+961-1-328944



Lors des troubles qui ensanglantèrent la montagne, la France s’était émue aux nouvelles qui lui parvenaient de la région. Mais, en attendant une aide officielle, la charité privée avait commencé à envoyer des secours de toutes sortes : vêtements, vivres, argent avaient été expédiés en Syrie. Le Directeur de l’œuvre des Ecoles d’Orient, l’abbé LAVIGERIE, avait formé un comité de secours. Tel était le renom de Sœur Gélas, qu’on la lui avait indiquée comme étant l’une des personnes les plus capables de faire la distribution équitable des secours envoyés à Beyrouth.

Devant l’afflux des jeunes filles, il fut décidé antre l’abbé LAVIGERIE et Sœur Gélas qu’on en recueillerait le plus qu’on pourrait. Comme les Sœurs venues de Damas étaient disponibles, Sœur Gélas leur confia le soin de ces jeunes, sous la direction de Sœur Bigot. Mais ce n’était qu’une solution provisoire : il fallait songer à réunir les orphelines dans un local adapté. C’est alors que l’abbé LAVIGERIE décida la construction de l’orphelinat qui fut placé sous le vocable de Saint Charles, patron du charitable fondateur. L’essor étant donné, l’orphelinat ne cessa de croître en nombre et donc en locaux. Pour les enfants admis à partir de 4 ou 5 ans, asile (on ne parlait pas alors de jardin d’enfants) cycle primaire, furent organisés : on y apprenait à lire, à écrire en français, un peu de calcul. On leur apprenait aussi à tenir l’aiguille. Vers l’âge de 10 – 11 ans, elles faisaient leurs premiers pas à l’ouvroir de broderie où, en général, elles réussissaient bien. Elles y travaillaient la matinée et avaient la classe dans l’après-midi. Elles profitaient des formations sur les plans religieux, moral, matériel (elles étaient capables d’assumer l’entretien du logement, de préparer des repas équilibrés et de participer au financement du foyer par leur travail,) la broderie-main étant très appréciée et bien rémunérée.

Pendant la période transitoire du mandat français 1919 – 1944, le secrétariat des œuvres françaises prit en charge une partie des finances des institutions ayant des internats et des écoles pour les enfants pauvres. Le cycle primaire fonctionnait bien, suivant pas à pas l’évolution de l’enseignement et les écoles étaient reconnues au même titre que les écoles officielles qui se fondaient alors. La petite école des internes commença à recevoir alors des externes de familles nécessiteuses. En 1944, à la suite d’une explosion dans le quartier, la vieille maison (elle a plus de 80 ans), est ébranlée et un escalier s’effondre avec 23 enfants qui y circulaient. Les experts sont consultés : une partie de la maison est à évacuer immédiatement. Le transfert de la maison est alors décidé hors de la ville, dans un vaste jardin d’Achrafieh. Installation provisoire dans des baraquements offerts par l’armée française. Au départ de l’administration française en 1945, cela signifie coupure de tout secours ou allocation. Faute de ressources, le provisoire va se prolonger jusqu’en 1950. Deux cents orphelines s’y épanouissent ; les constructions, à petits pas, sont en voie d’achèvement. En 1953, la Maison St Charles est inaugurée officiellement. Au cours des ans, l’ouvroir a été fermé et les portes de l’école s’ouvrirent largement : certificat d’études primaires, enseignement technique, cycle complémentaire pour le brevet classique. La sortie de l’internat est fixée à 18 ans.

Pendant la guerre du Liban (1975 – 1990), l’orphelinat se trouvant à proximité de la ligne de démarcation entre les deux Beyrouth, va subir de lourdes conséquences. En 1981, Saint Charles regroupe : une maison d’enfants (internat où il y a des orphelines de 6 à 18 ans), une école primaire, une école complémentaire et technique, une garderie gratuite pour 100 bébés (de 2 mois à 4 ans), un foyer d’étudiantes. Et la guerre fait rage ! La maison est devenue inhabitable sous les bombardements. La communauté reste sur place mais toutes les activités sont arrêtées et les internes rentrent dans leurs familles. Le calme revenu, les activités ont repris, allant de pair avec les réparations.

Apres la guerre, l’école fut équipée d’un laboratoire ultramoderne, d’une salle d’audio-visuelle, d’un CDI, d’un théâtre, des salles d’activités. Et, la Maison St Charles offrit quotidiennement un repas chaud à tous les élèves du cycle primaire et aux vieux du quartier (4 fois par semaine). Elle accueillit des jeunes : mouvement des Jeunesses Mariales, scouts,...


Implantation - Liban