St Vincent - Broumana

Maison St Vincent, Quartier des Eglises
Broumana - Metn
Téléphone:+961-4-960026
Fax:+961-4-960026



Les fillettes abandonnées avaient leur maison bien installée à Zouk depuis une quinzaine d’années. Les garçons, eux aussi réclamaient un asile. Le village de Broumana, assez éloigné de Beyrouth, à 700 mètres d’altitude, était bien situé, sur un éperon rocheux, dominant d’un côté la mer, de l’autre une belle vallée. Dans cette région les Druzes, les Protestants et les Grecs-Orthodoxes étaient nombreux. Ces derniers se mêlaient à quelques Maronites qui se souciaient assez peu de la question religieuse. La bonne Sœur Gélas ne vit aucun inconvénient à établir là des Sœurs avec l’assentiment des Supérieurs.

Les anciens Emirs druzes avaient construit au XVIIIe siècle un sérail où ils rendaient la justice, au milieu du village. La famille descendante de ces Emirs s’était convertie, et ses membres étaient devenus Maronites. Les temps où ils avaient la haute main sur le pays était passé. Le vieux sérail ne servait plus à rien. Il tombait en ruines et venait d’être mis en vente lorsque Sœur Gélas l’apprit. Elle se décida à l’acquisition et… vida sa bourse. Il n’était pas question de parler de réparations ! Il fallut deux ans de privation et des difficultés de toutes sortes pour que les Sœurs et les enfants y fussent installés. Les murs du bâtiment étaient solides comme ceux d’une forteresse, mais portes et fenêtres devaient être remplacées. Quant au chauffage en hiver, il n’en était pas question. Cependant, grâce à l’air pur de la montagne, et aux soins constants des Sœurs, les petits garçons accueillis là étaient heureux et leur santé était florissante. Enfin, quelques réparations urgentes purent être faites. Un dispensaire pour le village va s’ouvrir et la visite des pauvres s’organise.

Avec le temps, l’extension des locaux devient nécessaire. Ouverte pour les garçons abandonnés, on y adjoignit bientôt les orphelins puis l’école primaire. On admit les enfants pauvres du village et enfin une école de filles. De sorte qu’en 1955, il faut de toute nécessité construire un dortoir. Lorsque commença l’adoption des enfants de la crèche, la source tarit. L’orphelinat devint alors « maison d’enfants » pour les orphelins et les cas sociaux qui commençaient à se multiplier. Encore un pas et l’école de filles devint mixte, ce qui entraîna de nouvelles constructions.

Survint la guerre (1975 – 1990). Broumana est un village d’accueil pour personnes aisées, les démunis étaient une petite exception jusqu’au jour où les sinistrés du Sud se replièrent vers Beyrouth. La maison se prépare à en recevoir selon ses possibilités. A cet accueil la Providence n’a cessé de répondre. Le comité du village a décidé d’intervenir en assurant aux familles des habits, du linge, des provisions de toutes sortes. Riches et pauvres de la région ont tenu à y participer. La guerre terminée, il fallut songer à remettre en état tous les locaux. Ici, intervinrent les organismes de bienfaisance (Œuvre d’Orient, Caritas d’Autriche,…). Progressivement, tout se remit en place.

Actuellement la maison St Vincent continue ses activités éducatives dans l’internat et dans l’école primaire mixte et gratuite.


Implantation - Liban