Sacré Cœur - Haifa

Sacré Cœur, Rue Allenby 13
P.O.Box 2106, Haifa 3395
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Allant à Nazareth pour y implanter une maison, les sœurs s’étaient arrêtées chez les Pères Carmes à Haïfa. Ceux-ci, ravis d’apprendre l’ouverture d’un hôpital à Nazareth, demandèrent à Sœur Sion, une œuvre similaire dans leur ville. Après un an, l’idée va faire son chemin. Le 17 août, ayant bien réfléchi et avec l’approbation des Supérieurs à Paris, Sœur Sion et 4 sœurs partent pour Haïfa où elles cherchèrent une maison à louer. Un propriétaire était venu prier le curé de venir visiter sa maison qu’il mettait immédiatement à la disposition des sœurs, en donnant congé à tous les locataires. La maison étant convenable, la proposition fut acceptée et les travaux de rénovation commencèrent aussitôt après l’achat.

Le 17 octobre, un asile pour les enfants est inauguré : on pose la première pierre de ce qui deviendra plus tard une école et une maison d’enfants. Les œuvres commencent à se développer, mais les difficultés augmentent. En 1902, une épidémie de choléra ravage la Palestine. Sœur Vincent Sion est alors sollicitée par le gouvernement pour s’occuper d’installer un Lazaret, aux frais du pays, loin de la ville sur la route de Jéricho. Tout est mis à sa disposition, et toute liberté pour agir. Elle s’occupe de cette installation comme on le lui demande. Heureusement, par la suite, le lazaret n’est pas utilisé, Jérusalem ayant été préservée grâce aux mesures prises.

Au cours de la première guerre mondiale 1914 - 1918, comme à Nazareth, l’hôpital reçoit d’abord les blessés de l’armée turque, puis lors de la libération du nord de la Palestine, ceux de l’armée française. Durant toute cette période, les œuvres marchent au ralenti, plusieurs sœurs missionnaires quittent le pays en raison des circonstances et surtout de la diminution du personnel. Au retour des sœurs à partir de 1920, s’opéra la révision des œuvres. À cet effet, le dispensaire reprend, mais à l’hôpital sont substitués : un orphelinat, un petit pensionnat, une école payante et une autre gratuite.

En 1948, la guerre judéo-arabe est déclenchée. Le 3 mars, une énorme bombe éclate à 50 mètres de la maison causant de grands dégâts : toitures défoncées, fenêtres et portes arrachées, plusieurs élèves blessées. La 19 mars, la maison sert de refuge à une centaine de personnes. En juin, 6 sœurs quittent la maison pour Nazareth et 4 sœurs anciennes partent à Beyrouth où elles sont accueillies à la Maison Provinciale. Quelques sœurs resteront dans la maison. Un calme relatif étant revenu, les activités reprennent, mais la majeure partie des familles des élèves étant demeurée en exil au Liban, la fermeture de la maison est décidée en 1962. Les Sœurs sont parties avec cependant au fond du cœur la petite flamme de l’espoir. Et cet espoir ne fut pas déçu.

3 ans plus tard, en janvier 1975, l’administration avertissait les Sœurs qu’elle n’aurait plus besoin de ces classes à la rentrée. D’autre part, le service de santé israélien demandait instamment aux institutions chrétiennes et musulmanes de faire le nécessaire pour recevoir chez elles les petits handicapés de leurs communautés (appartenance religieuse) qui se trouveraient trop isolés dans les hôpitaux gouvernementaux. Ce fut pour les sœurs le signe de la Providence : l’ouverture de la maison fut décidée avec le déclenchement de sa mission primitive relative au service des malades. Rebâtir est exaltant, mais c’est parfois plus compliqué que de faire du neuf… Un hôpital pour enfants handicapés n’est pas une école… De Nazareth, qui n’est qu’à 30 kilomètres, Sœur Simon, se met à la tâche avec toute son ardeur. Sœur Vincent Kougaz vient de Beyrouth… Frère Jean, c.m. de Jérusalem est envoyé par le Père Corcket… Et l’on commence à nettoyer, récupérer, brûler, réparer, restaurer la vieille maison délabrée… Puis viennent les plombiers, les carreleurs, les électriciens, les menuisiers, les peintres. L’Assistance sociale supervise le tout…. Le 17 mai, le Père Augustin (Père Carme et Curé de la paroisse latine) vient bénir les locaux. Le 19 mai, arrivent de « Aïn Karem » les premiers enfants. Ce sont en majorité des débiles mentaux, avec tout ce que cela entraîne de désordres dans le système nerveux et de déformation dans les membres et les organes : cécité, surdité, ou tout à la fois, bras ou jambes tordus, atrophiés ou inexistants. Certains sont incapables de contrôler tout acte vital. Il faut les faire manger à la cuillère, au biberon ou même les alimenter à la sonde.

Au cours des ans, cette activité fonctionne au rythme de l’évolution de la médecine, avec une attention et un développement considérable. Par ailleurs, une garderie de jour, pour les moins de 4 ans, a été ouverte au grand soulagement des parents qui travaillent.