Jeanne d'Arc - Teheran

Jeanne d'Arc
Avenue Ferdossi
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Depuis 1861, les Pères Lazaristes étaient installés à Téhéran. Le journal manuscrit de la Maison de la Congrégation de la Mission dans cette ville note, le 21 novembre 1861, l’installation de Messieurs Varèse et Plagnard. Accompagnés de deux domestiques amenés d’Ourmiah, ils s’installent au sud de la ville dans une maison louée depuis le mois de mai. Les débuts sont modestes. Ils ouvrent une école gratuite, recevant les enfants sans distinction de religion en février 1862. Peu à peu, le nombre grandit, le collège Saint Louis vient de naître…

A la mission, on désire des Sœurs pour l’éducation des filles et une maison voisine est achetée dans ce but. La fondation est décidée. Monsieur Cluzel, supérieur d’Ourmiah, est sacré Archevêque d’Héraclès le 8 septembre 1874, et peu après nommé délégué apostolique en Perse. Lui-même se chargera d’amener les sœurs d’Ourmiah à Téhéran. Quatre sœurs quittent Marseille pour Constantinople d’où elles partiront avec deux Pères Lazaristes, pour la Perse. La maison des sœurs, dédiée au Sacré-Cœur, est située à côté de celle des Pères. Elle est plus belle, plus spacieuse, plus commode… Mais elle a l’inconvénient d’être, elle aussi, éloignée des quartiers de la ville qu’habitent les Arméniens… Il n’y a guère, pour les Sœurs, possibilité d’avoir une école externe…

Les missionnaires protestants, dès qu’ils apprennent la venue des Sœurs quittent Qazvin pour ouvrir une école de jeunes filles à côté de la Mission Lazariste. Les élèves reçoivent habits, nourriture, livres et cahiers ! Il faudrait que les sœurs aient les moyens de faire quelque chose de semblable. Les Arméniens n’hésiteraient pas alors à envoyer leurs enfants chez les Filles de la Charité ; songer à un pensionnat payant, c’est difficile pour le moment. Le dispensaire est déjà fréquenté, et il le sera de plus en plus. Les visites à domicile et celles des malades viendront peu à peu, et plus que les sœurs n’en pourront faire.

De 1875 à 1882, les œuvres de la maison de Téhéran démarrent petitement. Si le dispensaire fonctionne à plein, par contre, les classes, l’une de filles, l’autre de petits garçons, se développent très lentement. Le mieux est d’ouvrir une autre maison dans un quartier arménien. : Ce sera Saint Joseph.

En 1921, l’école du Sacré-Cœur ayant fermé ses portes, l’Ecole Saint Joseph ferme les siennes. En 1928, une seule maison est reconstruite dans le quartier européen : l’école Jeanne d’Arc prend son essor, continue à progresser ainsi que les œuvres. Frappées par la misère de certaines vieilles qui sont seules au monde, les Sœurs réfléchissent à ce qu’on pourrait faire. Il faut essayer d’entreprendre une œuvre nouvelle sous l’égide de la Vierge Immaculée en cette année mariale 1954 : réunir ces pauvres isolées dans des locaux appropriés, où l’on aurait la possibilité de les secourir plus aisément et, au besoin, les soigner… Les Sœurs louent une petite cour comme il en existe dans les vieilles maisons persanes : au centre de la cour un bassin et tout autour, il existe de vastes et confortables chambres. Elles aménagent les pièces, et voilà de pauvres vieilles recueillies dans ce nouveau local ; plusieurs sont plus ou moins handicapées. Elles leur offrent un endroit où elles reçoivent des soins et une aide pour vivre dignement.

Au cours des ans, l’école Jeanne d’Arc évolue au rythme du progrès de l’enseignement et devient une école secondaire de langue française dont la majorité de la population scolaire est iranienne. En 1979, les élèves suivent à la fois les 2 programmes français et iranien. La section française dépend de la communauté, la section iranienne dépend de la Directrice nommée par l’Etat pour l’enseignement. Le contrat spécifie que l’ordre et la discipline sont confiés à la communauté. L’école recevra 1439 élèves.

En 1980, la république islamique nationalise les écoles privées. La communauté conserve les biens fonciers et les bâtiments qui n’ont aucune fonction scolaire. Les Missionnaires doivent quitter le pays à l’exception de quelques unes qui peuvent avoir une activité reconnue. Une sœur missionnaire est maintenue en tant que directrice du foyer d’accueil pour les personnes âgées. Actuellement la communauté est au service exclusif des pauvres et de la pastorale diocésaine.