Notice de Sœur Marie Bitchakra, en communauté Sœur Angèle

Elle était issue d'une famille chaldéenne dont plusieurs membres. Il est vrai, encore que ses parents étaient nestoriens; mais son père et sa mère étaient de fervents catholiques. Dès sa plus tendre enfance, sœur Bitchakra ressentit un grand attrait pour la sainte Eucharistie. Quelques années après, une grande nouvelle se répandit dans le pays : les Filles de la charité venaient s'installer à Ourmieh. Apprenant que les Filles de la charité ouvraient un internat à Ourmieh, elle supplia ses parents de l'y envoyer. Elle obtint son admission dans la communauté et partit pour Constantinople afin d'y apprendre le français. Au bout d'un an, elle en savait assez pour entrer au Séminaire. En 1864, après le séminaire, sœur Bitchakra fut envoyée à la maison centrale de Naples où elle resta cinq ans environ, édifiant toutes les sœurs par sa régularité et sa fidélité à l'obéissance. Elle eut son changement pour Constantinople où elle y fut adjointe aux sœurs françaises qui se rendaient à Ourmieh. Elle travailla à l'hôpital où elle veilla avec inintérêt maternel sur ses malades

Le 1er janvier 1915, la révolution a éclaté en Russie. Sœur Pollin engage sœur Bitchakra à quitter momentanément Ourmieh avec une autre sœur âgée, mais elle ne consentit pas à s'éloigner. Sœur Bitchakra, toujours debout, allait de chevet en chevet, soignant, consolant, exhortant, et procurant aux moribonds la grâce de recevoir les derniers sacrements.

Le 3 juin l918, Sœur Bitchakra arrivait à Téhéran pour passer les neuf dernières années de sa vie.

Le 19 juin 1927, sans avoir perdu connaissance, elle ne pouvait plus entendre ni articuler un mot: on voyait dans son regard l'immense souffrance qu'elle éprouvait de ne pouvoir exprimer sa pensée. C'était sans doute la dernière purification de son âme, car sur le soir, elle ferma doucement les yeux et, sans agonie, poussant seulement un soupir plus accentué, elle passa au repos du Seigneur.