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Premiers vœux de Soeur Diala FARAH26 juillet 2023

Ajaltoun, le 22 juillet 2023
L’évangile du jour : (Jn 20, 17)

"Ne me retiens pas". « Ne me touche pas ». Une parole qui pourrait paraître dure et que Jésus adresse à Marie-Madeleine. Imaginons-la : elle est tout à la fois incrédule, heureuse, dubitative, craintive et comme tout un chacun, elle a besoin de toucher pour s’assurer qu’elle ne rêve pas. Ce qu’elle vit est au-delà du rêve et de l’imaginaire.
S’adressant à Marie-Madeleine, Jésus s’adresse à chacun de nous. C’est à chacun de nous qu’il dit : »ne me touche pas » ! C’est que toucher signifie chercher à posséder, même de manière inconsciente.

La tentation de retenir Dieu est constante chez nous. Nous le retenons et nous exigeons qu'il se conforme à l'idée que nous nous faisons de lui. Nous lui assignons des rôles et nous voulons qu'il nous donne toujours plus que nous ne recevons. Nous faisons parfois de Dieu une espèce de fournisseur ou de traiteur. Il nous suffirait de passer commande pour que notre désir se voie exécuté. Nous sommes des consommateurs, même de Dieu.
Au jour de sa résurrection, Jésus nous demande de nous débarrasser de cette mentalité pour plutôt entre dans une relation de foi avec lui. Il veut que notre relation à lui et aux autres soit une relation d’amour, et l’amour n’est pas possessif mais donateur.
Jésus ne peut pas se laisser retenir par nous, lui l’être spirituel qu’il devient à la résurrection. Il est objet de foi avec qui la relation est spirituelle. Faisons-lui confiance et nous serons sauvés. Marie-Madeleine voulait demeurer dans une espèce d’extase par la présence physique de Jésus alors que Jésus se donne à tous pareillement. Il invite au bonheur spirituel. Le chrétien croit en Jésus-Christ pour la Parole qu’il incarne, pour le message qu’il transmet et dont il a témoigné par son passage terrestre.
A l’image de Marie-Madeleine, il nous arrive d’être possessifs et de nous écrier « ils ont pris Mon Seigneur ». Nous ne pouvons pas faire de Jésus notre chose tout comme nous ne pouvons pas faire de l’autre notre chose non plus.

Ma Sœur,

En vous engageant dans la Compagnie des Filles de la Charité, vous vous engagez, et vous le savez, au service des autres. La tentation est parfois grande de chercher à posséder les autres, ceux que nous servons, sans peut-être nous en rendre réellement compte. Ceux que vous servirez ne seront pas Vos pauvres et l’office dont vous aurez la charge ne vous appartiendra jamais. Votre bonheur en communauté dépendra de votre volonté à toujours vouloir faire la volonté du Seigneur par le strict respect des Règles, Constitutions et Statuts.
Vous avez déjà un peu expérimenté différents genres de mission et vous en assurerez d’autres au cours de votre vie. Vous êtes encore au début de votre engagement missionnaire. Il vous sera peut-être un jour demandé de vous engager encore plus dans un service rebutant. Refuserez-vous de vous en charger ? Dieu vous en garde ! Une Fille de la Charité est invitée à servir les autres, et les pauvretés ne sont pas toujours visibles à l’œil nu, dans la discrétion, toujours disponible et aimante.
Dans votre mission à Sedfa et à Al Jazira vous avez remarqué combien la population est demandeuse : elle demande Dieu, elle demande une présence et une attention, elle demande d’être prise en considération et d’être reconnue dans sa dignité humaine. Personne ne pourra jamais répondre à toutes ces demandes seul, aussi est-il demandé de toujours œuvrer en communauté et au nom de la communauté. La demande est grande et nous chercherions à faire ce que bon nous semble ? Non ! Que le Seigneur nous en préserve et nous donne le courage et la force de toujours aller de l’avant.
Ma Sœur,
Je n’ai pas de recommandations à vous faire mais je demande au Seigneur de vous protéger de toute tentation de possessivité. Que jamais vous ne reteniez qui que ce soit ni quoi que ce soit. Que seule la volonté du Seigneur se fasse en vous et par vous.

Antoine-Pierre NAKAD cm







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