Ispahan

Vierge Puissante
Avenue Sher Bahai
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Le 18 juillet 1903 Monsieur Delmuth, Lazariste, écrivait au Père Fiat pour lui annoncer son arrivée à Djoulfa – Ispahan, où s’ouvrait la Mission Lazariste, et lui dire avec quelle joie les habitants l’ont reçu… Mais les Sœurs ne sont pas là et c’est une grande déception pour les jeunes filles qui désirent, elles aussi une école. Six mois plus tard, la décision et prise à Paris et les sœurs arrivent le 14 juin 1904.

Pourquoi ces deux noms accolés: Djoulfa – Ispahan ? Djoulfa est un village arménien à une très petite distance d’Ispahan. Les deux noms sont accolés pour distinguer le village de Djoulfa de la ville du même nom située près de la frontière russe.

Au XVIe siècle, la capitale de la Perse était Qasbin (près de la mer Caspienne). Le grand shah Abbas, vers la fin du siècle, décide de transporter sa cour de Qasbin à Ispahan. Il attire des artistes, des savants, de nombreux marchands dans sa nouvelle capitale, mais il ne réussit pas à y faire venir ses sujets arméniens qui avaient de très riches installations dans une ville prospère : Djoulfa, à quelques lieues des Russes, avec qui ils faisaient de nombreuses affaires. Le shah Abbas lance alors sur cette région des hordes de Kurdes pour couper les ponts sur les rivières, et ruine le pays. Pour en finir, les Arméniens de Djoulfé se résignent à se laisser transplanter à quelques kilomètres d’Ispahan, à y créer un nouveau quartier qu’on leur permet de nommer Djoulfa comme leur ancienne ville. Bientôt, grâce à leurs activités, ils feront de leur nouvelle résidence une région magnifique qui attirera les Européens de passage. Les Sœurs commencent les œuvres habituelles : école, dispensaire, visite des pauvres…

Dix ans plus tard, éclate la première guerre mondiale1814 – 1918. Le 10 septembre 1915 les huit sœurs de Djoulfa-Ispahan quittent le ville pour Téhéran par crainte de l’armée turque. Le 17 octobre, elles partent pour Paris via Petrograd… le Suède…le Norvège…l’Angleterre ! Elles ne rentreront à Ispahan que dix ans plus tard.

En octobre 1934 les Pères Lazaristes, sur ordre de Rome, passent la mission de Djoulfa au clergé arménien et s’établissent dans la ville même d’Ispahan où, deux ans après, en 1936, les Filles de la Charité viennent les rejoindre. La Sœur Servante de la maison est Sœur Barada. Peu de temps après, on impose aux sœurs de quitter leur maison. Elles cherchent d’abord un immeuble dans la ville, mais un riche était capable d’en faire l’acquisition. Cela a déclenché un procès à la lente procédure persane. Il a fallu cinq longues années pour reprendre la maison. En possession du bâtiment, on se trouve devant de grandes réparations à réaliser. Sœur Barada va diriger les travaux et transformer la maison princière ruinée, en une communauté confortable, une école, un dispensaire et un ouvroir… Mais ces travaux engloutissent de sommes considérables et la caisse est souvent vide. Sœur Barad va se tourner alors vers le Seigneur et les dons viennent à point. La maison remise en état, le développement des œuvres marchant à grands pas, il va falloir construire : grand bloc pour l’école secondaire, bloc spécial pour le Jardin d’enfants avec au orphelinat au 1er étage, bloc pour un pensionnat, avec piscine. Il va falloir aussi finir la rénovation du seul bloc ancien des cuisines, réfectoires, logements de la communauté. La maison est en pleine prospérité. Le dispensaire et la visite des pauvres se développent parallèlement dans les villages.

1980, la république islamique prend à sa charge l’école : jardin d’enfants, pensionnat, orphelinat disparaissent rapidement. Une ou deux sœurs y résident, elles accueillent quelques personnes à l’occasion. Elles restent une présence d’Eglise.

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