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JUBILES DE 60 ANS DE VOCATION21 juillet 2022Sœurs : Ann SAUVE, Antoinette HADDAD et Geneviève RATTEZ
Vous aurez sûrement remarqué à la proclamation de ce texte des Noces de Cana que l’évangéliste, pour relater le premier miracle de Jésus, fait intervenir plusieurs acteurs sur une scène de fête qui prélude du bonheur éternel. Il y a Marie, les serviteurs, le chef du banquet et bien entendu, Jésus.
Le vin vient à manquer, mais Marie est là, vigilante, le regard attentif aux autres. Elle s’en rend compte et le fait remarquer à Jésus, l’obligeant ainsi en un sens à se dévoiler. C’est d’ailleurs elle, l’obéissante à la Parole divine, qui commande aux serviteurs de faire ce que leur dira Jésus.
L’obéissante devient donneuse d’ordre mais au service de la collectivité.
Elle est la première à faire ce qui lui est demandé, « qu’il me soit fait selon ta parole », aussi peut-elle transmettre cette parole à d’autres : « faites tout ce qu’il vous dira ». Elle est celle qui ouvre la voie et montre le chemin vers Jésus.
Jésus ne veut pas tout faire tout seul : « remplissez d’eau ces jarres …Puisez maintenant et portez-en au maître du repas. » Jésus associe ainsi les servants à son miracle. Cette manière d’opérer indique la volonté de Dieu de faire participer l’homme à son action salvatrice.
Mes Sœurs Jubilaires,
A l’exemple de Marie vous avez accepté de servir le Seigneur auprès des invités à sa table en cherchant à répondre à leurs besoins. La Providence vous a fait venir de continents divers, l’Amérique, l’Europe et l’Afrique, n’oublions pas en effet que l’Egypte, pays natal de Sœur Antoinette Haddad est en Afrique, pour servir dans divers endroits de cette province du Proche-Orient.
Est-ce un hasard si vous trois servez dans des hôpitaux, ces lieux qui à mon avis accueillent les pauvres parmi les pauvres même si parfois les moyens matériels ne leur manquent pas ? En effet, quoi de plus humiliant que de se voir amoindri et abandonné à la merci des autres ? Quoi de plus angoissant que de voir sa vie parfois dépendre de l’attention ou de l’inattention des autres et d’imaginer le monde à l’extérieur continuer à tourner comme si de rien n’était, comme si l’on était déjà effacé du monde des vivants ?
Mes Sœurs,
Venues de continents divers et de différentes langues, vous servez dans cette Province du Proche-Orient depuis de longues années et, je l’espère, vous y poursuivrez votre mission pour de longues, très longues années encore.
Sœur Antoinette,
Bien que n’ayant jamais servi les malades d’une manière directe, votre service à Bhannès, et depuis des années, est d’une grande importance. S’occuper de la ferme et chercher ces dernières années, à la demande de votre Sœur Servante, à redonner vie au potager et aux arbres fruitiers n’est-il pas un service rendu aux patients, vous qui avez longtemps œuvré auprès des petits dans des écoles et des centres de vacances à Tripoli, Beyrouth et ailleurs ? Votre dévotion à la Médaille Miraculeuse et votre attention discrète aux autres sont une bénédiction. Je sais le grand soin que vous mettez à répandre cette dévotion à la Médaille Miraculeuse en n’hésitant pas, malgré les difficultés de la circulation sur les routes du Liban, à aller partout où vous portent vos pas, pour distribuer cette Médaille et la faire connaître.
Mes Sœurs Ann et Geneviève,
Vous avez pratiquement à vous deux fait le tour de tous les centres de soins de la Province, de l’Egypte, à la Syrie, à la Terre Sainte et au Liban. Vous avez eu et avez, à l’exemple de Marie, à commander parce que vous aviez commencé d’abord par obéir. Je sais combien il est difficile, par les temps qui courent, de servir dans un hôpital : manque de moyens, équipements parfois vétustes, départs de cardes et de professionnels de la santé qualifiés vers d’autres cieux à cause cette crise économique aiguë que connaissent le Liban et la Syrie. Bien des vies ont dépendu et dépendent de votre vigilance. Je ne sais pas si vous avez conscience de l’importance de votre présence auprès des patients. Les patients n’attendent pas de vous de les guérir, laissant cette mission aux médecins, mais de leur rendre visite, de leur dire quelques mots de réconfort, de leur faire sentir qu’ils sont des humains dignes de ce non et non des numéros de dossiers ou d’appellation d’une maladie.
Il est vrai, mes Sœurs que vous avez tout quitté pour le service d’une population dont peut-être vous ignoriez jusqu’à l’existence avant votre engagement. Une langue, une culture, un climat et même une cuisine différents, et tout cela pour que le message d’amour du Christ soit dit et vécu.
Mes Soeurs jubilaires,
Cette célébration eucharistique est une action de grâce rendue au Seigneur pour tout ce qui a été fait et se fait au service des humiliés, des laissés pour compte et des isolés malgré eux. Vous prenez des risques que vous payez de votre santé parfois, et pourtant vous ne baissez pas les bras. Que le Seigneur en soit loué !
Vous savez qu’il ne faut pas vous attendre à des remerciements de la part de ceux que vous servez. Le remerciement vient du Seigneur, et votre mission est une louange qui lui est rendue pour tout ce qu’il fait pour nous. Votre mission est une prière sur le monde et pour le monde. AMEN.
Père Antoine-Pierre NAKAD c.m.
Directeur Provincial
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