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Label CELF-Ecole Secondaire des Filles de la Charité, Achrafieh26 février 2015Monsieur Patrice Paoli, Ambassadeur de France au Liban,
Monsieur Fadi Yarak, Directeur général du ministère de l’éducation nationale libanaise,
Madame Cécile Longe, Consule de France au Liban,
Madame Carolle Dandeville, Attachée de coopération éducative, Directrice des cours,
Monsieur Imad el Achkar, Directeur de l’Enseignement privé au Ministère de l’éducation nationale libanaise,
Révérende sœur visitatrice Marie Madeleine Boustany,
Révérend Père Visiteur Ziad Hadad,
Révérend Père Antoine Nakad, directeur des Filles de la Charité au Proche-Orient,
Révérends pères, Révérendes sœurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis extrêmement heureuse de vous accueillir surtout vous Monsieur l’Ambassadeur qui avez bien voulu mettre cette cérémonie sous votre haut patronage- pour fêter une réussite.
Il m’a été très important de montrer à ma communauté enseignante et non-enseignante, par notre présence à nous tous, que nous accordons une importance à son engagement et que nous valorisons sa réussite.
Cette communauté dont je salue le courage, avant tout, parce qu’elle a bien voulu tenter l’expérience d’un nouvel apprentissage. Je salue également sa disponibilité et sa bonne foi. Je suis fière de toutes ces personnes et je les remercie d’avoir bien voulu faire partie de cette évolution de notre établissement.
Ces personnes que vous voyez ce soir ici, qui ont bien voulu reprendre la place de l’élève : se tenir sur une table, apprendre, revivre les tumultes d’un examen (surtout !), tenir une trousse, s’assurer bien que le stylo noir le jour du DELF est le bon, que rien n’a été oublié, venir me voir pour leur allumer une bougie durant la terrible épreuve ( Apparemment, c’est une formation à la superstition qui devra suivre bientôt !) … ces personnes, je les salue , parce qu’elles ont accepté d’évoluer pour faire évoluer leur établissement. Quelle meilleure preuve d’engagement de leur part !
Cette évolution que nous avons amorcée et qui finalement n’est qu’un retour aux sources.
Je m’explique : c’est un retour à nos sources fondatrices, c’est un souhait clair d’inscrire l’établissement dans la continuité de sa francophonie fondatrice : celle de nos sœurs françaises missionnaires parties outre-mer pour venir jusque-là, afin de propager une mission mais aussi une francophonie levantine. Nos établissements ont constitué,dès leur implantation,un symbole de la présence française dans ce pays. Notre compagnie des Filles de la Charité a été un des fers de lance de la pénétration culturelle française au Liban depuis l’Empire Ottoman. II nous apparaît donc évident, et avant tout par fidélité à ces pionnières, d’entamer une nouvelle époque où nous réaffirmons, assumons et revendiquons une francophonie qui est en totale harmonie avec la culture libanaise. Cette francophonie qui se veut porteuse de valeurs d’humanisme, de culture éclairée, refusant toute forme d’obscurantisme et de pensée unique. Une francophonie qui ressemble à Saint Vincent de Paul.
Nous avons beaucoup débattu de l’utilité de ces formations et notamment de l’apport qu’elles pourraient avoir pour servir ce retour aux sources. Nous avons voulu, d’emblée, qu’elles fassent partie de notre projet d’établissement, qu’elles soient un de ses axes forts, pour que l’action ne soit ni ponctuelle ni déracinée mais qu’elle fasse partie d’un ensemble global.
Nous étions conscients, heureusement, dès le début, que le déclic linguistique ne se fera pas immédiatement sentir chez nos enseignants ; ce qui a été, en effet, le cas, parce que les compétences linguistiques de nos enseignants, même si elles ont évoluées, elles ne l’ont pas été de façon spectaculaire (Pas encore,je dirais).
Alors qu’est-ce qui nous a poussés à mettre en place ces formations ?
Premièrement : La création d’une communauté de pensée francophone et francophile. Nous avons voulu que ces enseignants qui se forment ensemble, tissent entre eux un réseau de pensées et d’idées. Qu’ils se construisent une culture commune. Je peux dire que cet objectif a été atteint. Et que les débuts sont extrêmement encourageants.
Deuxièmement : Nous avons voulu que ces enseignants s’ouvrent encore plus aux diversités culturelles, qu’ils osent questionner leurs certitudes tant culturelles que pédagogiques. Qu’ils vivent un bouleversement de convictions afin de le faire vivre à leurs élèves. Cet objectif a lui aussi été atteint. Des enseignants sourient maintenant de certains préjugés et osent les remettre en cause.
Troisièmement :Nous avons voulu créer un renouveau de l’enseignement du français. Or, quelle meilleure façon de prise de conscience pourrait-on opérer que de mettre l’enseignant à la place d’un élève ?
Il nous fallait cette prise de conscience relative aux compétences langagières, à l’enseignement et à l’évaluation du français. Ce cheminement est encore à son début mais, au moins, il a été amorcé et c’est devenu un sujet de discussion possible. Maintenant, notre choix est clair, donner une langue française à nos élèves qui leur permettra de vivre et de grandir dans une curiosité renouvelée et dans une argumentation solide.
Quatrièmement : Il nous a été nécessaire d’avoir un regard extérieursur les compétences langagières de nos enseignants et de pouvoir nous situer par rapport à un référentiel clair. Et en cela résiderait l’intérêt du CELF ; c’est de maintenir notre vigilance quant aux niveaux linguistiques de nos enseignants.
Je ne peux ici, que remercier notre partenaire, l’Institut français de Beyrouth, en la personne de Madame Carolle Dandeville et de Madame Camila Kaakour, notre interlocutrice privilégiée. L’accompagnement de l'Institut français de Beyrouth est un accompagnement de qualité. Nous avons apprécié la disponibilité, le professionnalismeet la présence. Je remercie également énormément nos trois formatrices, Mesdames Marie Ghabril, Carole Khoury et Hoda Hamadé. Je suis heureuse de ce partenariat réussi et je forme le vœu de pouvoir engager des actions encore plus étroites.
Mes remerciements vont aussi à ma congrégation en la personne de notre visitatrice Sœur Marie Madeleine Boustany pour son soutien, pour son encouragement et pour le désir qu’elle crée en nous d’aller toujours explorer de nouveaux horizons.
Vous me permettrez de remercier Mesdames Wafaa Salfiti et Linda Aoun qui ont géré le dossier de la formation et de la certification de la part de l’école.
Notre prochain objectif est d’instaurer le DELF scolaire auprès de nos jeunes et de faire de notre établissement, selon le mot de Jacques Ricœur un « exceptionnel normal ». Derrière le destin ordinaire d’une institution missionnaire française au Liban, il faut lire l’ambition de présenter à tous ces élèves qui nous sont confiés le meilleur possible et de définir un modèle éventuel d’une école d’enseignement du et en français au Liban.
Je vous remercie de votre présence.
Sœur Latifée FAYAD
FDLC
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