St Joseph - Bab Touma

Maison Saint Joseph, No 74
Bab Touma, Damas
Téléphone:5441544
Fax:5440974



Les Pères Lazaristes suivaient avec intérêt les diverses initiatives de la Mère Gélas, depuis son arrivée au Liban. Ils avaient à Damas des classes florissantes et même une école de filles, dirigée par une maîtresse laïque laquelle, malgré son dévouement ne pouvait suffire à la tâche. De plus, les malades manquaient de soins en ville et étaient souvent abandonnés, ce qui entraînait leur mort. Le succès des œuvres récemment établies à Beyrouth détermina les Pères à demander à la Communauté l’ouverture d’une maison de Sœurs à Damas. Sœur Gélas se rendit sur les lieux pour juger de ce qu’il fallait faire. Elle emmenait avec elle deux sœurs déjà anciennes dans le pays : Sœur Bigot devait en prendre la conduite.

«Ce n’était pas une petite affaire que d’entreprendre le voyage de Damas à cette époque ! Il fallait voyager à cheval durant trois jours, dans des chemins horribles, n’avoir pour logement que des khans publics ou la voûte céleste. Et encore, bienheureux, quand on ne rencontrait pas de brigands !...Mais les sœurs ne se laissèrent pas effrayer pour si peu !... Quand tout fut en bonne voie, Sœur Gélas repartit pour Beyrouth en plaçant Sœur Bigot à la tête de la nouvelle maison. Sœur Gélas avait jugé à sa juste valeur la Sœur Servante qui était arrivée à dix ans de vocation. Pendant quelques années, elle s’était dévouée aux œuvres naissantes de Beyrouth. Dans son nouveau poste, en moins de six ans, elle établit avec grand succès une école, un orphelinat, un dispensaire et la visite des pauvres.»

Trois sœurs sont attachées au dispensaire. Elles reçoivent chaque matinée environ 200 malades. Longtemps avant qu’on ouvre les portes, on voit stationner dans la rue étroite une foule nombreuse, de toute race et de tout âge, dévorée par la misère et la maladie, mais admirable de résignation. Ils se renouvellent sans cesse ; ils entrent et reçoivent une consultation gratuite du médecin attaché à l’établissement.

«Hélas ! Peu de temps après ces débuts prometteurs, la nouvelle mission se trouva à rude épreuve. En 1862, une ère de désolation et d’effroi au Moyen-Orient faillit tout compromettre. Damas fut l’une des villes les plus touchées. Le 9 juillet, le feu prit en plusieurs endroits du quartier chrétien et se propagea avec rapidité dans ces vieilles maisons de bois. Des hordes de brigands massacrèrent dans les rues tous ceux qui s’y trouvaient. Les Pères Lazaristes viennent rejoindre les sœurs à neuf heures du soir. Tout à coup, on frappe à la porte avec violence : la Providence envoie le fils de l’Emir Abdel-Kader et une troupe de soldats algériens pour sauver les Pères, les sœurs et les enfants. En convoi, tout le monde s’enfuit, protégé par les envoyés de l’Emir, laissant la maison livrée au pillage et aux flammes. Durant dix jours, la petite troupe restera enfermée dans la citadelle où elle a trouvé refuge, attendant le moment propice pour rejoindre le Liban. Enfin, le départ pour Beyrouth est organisé. Les fugitifs, dont le nombre atteint maintenant près d’un millier, arrivent à s’enfuir de la ville.»

Sœur Gélas accueille les sœurs avec leurs orphelines qui résident à la Miséricorde, tandis que s’élèvent les murs de l’orphelinat Saint Charles, financé par l’œuvre d’Orient, pour les recevoir.

En 1968, la maison de Damas est rouverte et reprend ses activités. Arrive la 1ère guerre mondiale. La Turquie s’est jointe à l’Allemagne : les missionnaires sont expulsées. Elles reviendront en 1919 et recommenceront une nouvelle fois. Les activités reprennent un nouvel élan. L’école passe du niveau primaire au complémentaire avec le brevet élémentaire français d’abord, puis arabe. Un Jardin d’enfants dédié à Notre-Dame de Lourdes est ouvert dans un quartier voisin.

De 1952 à 1967, les difficultés surgissent pour l’enseignement. En 1967, la saisie définitive des écoles privées amène les Sœurs à se retirer totalement de l’enseignement. La Communauté est réduite à 3 sœurs qui assurent une présence religieuse, avec un centre de catéchèse, de mouvements de Jeunesse, dans les locaux du jardin d’enfants annexe, qui n’a pas été confisqué.

En 1972, l’autorisation d’ouvrir des écoles primaires est donnée (mais les locaux saisis ne sont pas rendus). L’annexe de Lourdes, qui n’a pas été confisquée, ainsi que la visite des pauvres, va devenir le germe d’une nouvelle école primaire très importante.

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