Mtolleh - Chouf

Mtolleh - Chouf



Par quel concours de circonstances Madame Andouma EID a-t-elle offert un terrain à la Communauté en vue de l’érection d’une école et d’un dispensaire, pour son village de Mtolleh ? Comme beaucoup d’autres Libanais, Monsieur EID s’était expatrié en Amérique pour y faire fortune et ne donna plus signe de vie à sa femme. Madame EID reste seule avec son fils qui meurt à l’âge de 16 ans d’une appendicite mal soignée. Après ces deux épreuves successives, loin de se révolter, elle veut faire quelque chose pour les habitants du village. Ayant constaté que les enfants, surtout les filles, ne vont pas à l’école et ne sont pas soignées, elle décide de fonder une école et un dispensaire…Mais elle n’a aucune fortune personnelle. Elle se met d’abord à travailler à la construction d’une route : elle se joint aux ouvriers et avec eux transporte des pierres dans des couffins. La route terminée, elle se donne à l’élevage de veaux et de chevreaux qu’elle vend ensuite dans les villages environnants. Au temps des figues, elle part de Mtolleh à 2 heures du matin pour aller, à pied, les vendre à Damour. Son seul but était d’acquérir un terrain dans un lotissement de la colline attenant au village, pour pouvoir l’offrir aux Filles de la Charité qu’elle a connues et les aider ensuite en participant financièrement à la construction de la maison.

La première pierre sera posée le 15 août 1961. En 1962, la maison est canoniquement érigée. L’école ouvre ses portes avec 85 élèves de Mtolleh et des villages proches. En 1970, elles seront 650. En 1963, a lieu l’ouverture du dispensaire inexistant : durant plusieurs mois, les soins sont donnés aux malades dans un local de l’école ou à domicile, pour les malades alités, en attendant la construction définitive. La première consultation a lieu le 15 octobre 1963 avec 3 malades. En 1970, le village voisin de Gharifé demande une sœur infirmière pour son dispensaire. La population est en majorité druze. Ce dispensaire pris en charge par le ministère des affaires sociales du point de vue investissements pour l’équipement et fonctionnement, a été inauguré le 4 octobre. La municipalité du village paie le loyer du local. Un médecin assure les consultations deux fois par semaine. La consultation, les soins et les médicaments sont gratuits. Le nombre des actes médicaux varie entre 3500 et 4000.

En 1975, c’est la guerre, tous les habitants ont quitté la région. Les sœurs quitteront parmi les derniers. En 1995, pour encourager la population à revenir dans son village, les sœurs ont pris en charge la reconstruction du dispensaire et son équipement. Quelques habitants, peu nombreux, quand leur maison n’a pas été rasée, reviennent s’installer. Le dispensaire rouvre ses portes durant l’été. Il faudra beaucoup plus de temps pour reconstruire la maison car il s’agit d’en assurer le financement. La réhabilitation de l’école sera le fruit de la collaboration Caritas Salzbourg – Union Européenne, ainsi que de l’Union Européenne dans le cadre de son projet : « appui au retour des déplacés dans la région du Chouf ». L’inauguration a eu lieu en octobre 2001 sous les auspices de Monsieur Marwan Hamadé, ministre des déplacés. L’école a aussitôt repris ses activités. Deux sœurs en ont la responsabilité, mais la maison n’a pas encore été reconstituée.


Implantation - Liban


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